Communiquer tout un art…
Petite histoire de l’affiche depuis l’Antiquité à nos jours.

L'affiche sous l'antiquité

Une affiche réalisée avant Jésus-Christ et découverte à Thèbes (Egypte), est considérée comme l’une des premières publicités en série. Cette affiche propose d’offrir une pièce d’or à qui capturerait un esclave en fuite… “un peu un wanted du far west.”

Sous la Grèce antique, les communications officielles se diffusent sur des panneaux de bois appelés axones. Les axones, dont le fond était peint en blanc, se pivotaient pour faciliter la lecture. 

Les Romains prolongent cette idée d’affichage via l’album. Dans  toutes les cités romaines, sur le forum, se dresse l’album, (mur blanchi à la chaux – et les latinistes reconnaissent aisément le pourquoi de ce nom) où à l’aide de la peinture rouge ou noire les annonces légales ou communiqués officiels sont diffusés. Certaines annonces peuvent concernées les spectacles : annonces de combats de gladiateurs, promotion de tel théâtre ou d’un artiste particulier. Ce sont des fouilles à Pompéi qui l’attestent.

L'affiche sous le Moyen-Age

Mais, ce type de communication se perd au moment des Invasions barbares, probablement parce que l’usage de la lecture décline. C’est l’Empire carolingien, avec la création de la chancellerie, qui reconstitue une communication officielle. Le chancelier enregistre les textes de lois sur des rouleaux et les expédie aux comtes, qui doivent en assumer la diffusion auprès des populations locales. Celles-ci, en majorité analphabètes, ce sont les crieurs publics qui, durant tout le Moyen-Age, assurent la communication.

L’imprimerie fournit LA technique pour développer l’affiche, moyen efficace de communication. L’image apparaît pour la première fois en 1491 quand Geraert Leeu illustre sa communication d’une gravure sur bois, tirée de la légende de Mélusine. Mais ce sont de petits formats car coûteux et toutes les techniques ne sont pas encore inventées pour en réduire les coûts.

L'affiche sous la Renaissance

A partir du XVIème siècle, ce sont les activités de cirque et foraines où l’affiche est utilisée. Erhard Altdorfer, peintre, enlumineur et architecte allemand, grave une planche en 1518 pour une loterie.

En 1539, François Ier, avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts, décrète que les ordonnances sont rédigées en français (plus de latin) et accrochées au mur, après avoir été annoncées par un crieur. 

L’affiche prenant de l’importance, le pouvoir politique tente de la contrôler. Ainsi, les affiches jouent un rôle capitale lors des Guerres de Religion et de la Révolution de 1789.

L'affiche à l'Epoque moderne

Nous avons vu que la gravure sur bois (et, plus encore la gravure sur cuivre) est fort coûteuse. Mais, avec l’invention de la lithographie par Aloys Senefelder (en 1796), apporte la solution. Quelque temps plus tard, Godefroi Engelmann perfectionne son invention. Il invente la chromolithographie et résout le problème de la couleur.

En 1836, Emile de Girardin insère dans son journal « la Presse » les premières annonces commerciales. Cet acte marque le début de l’histoire de la publicité dans les médias. Ces publicités lui permettent de baisser le prix de son journal et de gagner de nouveaux lecteurs.

Sous la monarchie de Juillet, avec le développement du livre illustré, l’art de l’affiche franchit une autre étape décisive. Les éditeurs, pour promouvoir les ouvrages, dévoilent des affiches lithographiées par des artistes. Ainsi, la première de ces affiches est dessinée par Deveria en 1828, une lithographie en noir sur Faust. Fort de ce succès, les commerçants emboîtent le pas.

L'affiche à l'Epoque contemporaine

Jean-Alexis Rouchon dépose un brevet en 1844 : application de l’impression en couleurs sur papier peint. Ce procédé révolutionne la taille des affiches : nous partons sur des dimensions de 2 mètres sur deux.

Grâce à cette invention, un artiste Jules Chéret démocratise cet art de l’affiche. Les Folies Bergères et d’importants industriels travaillent avec lui.(Vin MarianiCosmydor, Pastilles Géraudel, JOB, etc.). Il est en quelque sorte le père de l’affiche moderne.

 

Fin XIX, L’influence des arts du Japon et notamment les estampes apporte un autre regard sur l’affiche. De jeunes artistes comme Bonnard, Vuillard, Sérusier, Valotton y trouvent la possibilité de s’exprimer sur de grands formats, et de se faire connaître largement du public. N’oublions pas de mentionner le talentueux Toulouse-Lautrec. Avec son coup de crayon qui immortalise le Moulin Rouge et la Goulue.

et Alphonse Mucha, (Tchèque) qui travaille six ans pour Sarah Bernhardt pour promouvoir ses pièces de théâtre avec de splendides affiches colorées. Ou à noter sa collaboration avec LU.

Durant la Première Guerre mondiale, l’affiche a pour but de motiver, d’inciter à financer l’effort de guerre. “Semer des pommes de terre pour les soldats.” 

La Révolution Russe, l’affiche dite de propagande est très bien exploitée. 

 Avec les Trente Glorieuses : les affiches “pullulent” pour inciter le consommateur à acheter. Raymond Savignac et ses campagnes publicitaires pour BIC, Dop…

 

En guise de conclusion

Actuellement la communication devient éphémère, fluide et rapide. En un clic votre communication est envoyée à de nombreux abonnés aux quatre coins de la planète. Les bannières sur Internet sont fugaces mais bien pensées pour attirer l’oeil. D’autres modes et stratégies voient le jour mais l’esprit demeure à savoir : communiquer, persuader, informer ou vendre….

 

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